Le temps sous les oliviers

Il y a un mois déjà que mes pieds touchaient le sol grecque. Je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais. J’avais découvert cette résidence artistique par l’entremise d’une amie qui habite sur l’île – Rhodos-, Olympia. Olympia et moi nous étions rencontrés quand toutes deux nous étions des Érasmus pour une session à l’étranger. Sous le ciel gris de la Belgique elle m’avait apporté beaucoup de soleil. Chose étrange est qu’il y a dans la vie des gens de passage, des amis de passage et il y a ceux qui demeurent, ceux qui malgré la distance et les saisons, sont là comme si c’était hier. J’ai donc fait confiance à cette amie et digne de moi-même, je me suis lancé sans trop savoir ou j’allais vivre, si je serais seule ou si d’autres artistes feraient eux aussi, une résidence artistique à ArtParK Rhodes. C’est dans la spontanéité et la curiosité que je me suis retrouvée ici, au milieu de cette île, sans repère aucun.

J’avais besoin d’une pause. J’ai toujours eu besoin de ces pauses. Ces pauses sont ces moments ou rien de ma vie « normale » interfère avec la plénitude et la solitude qui m’est essentielle dans ma création. Certes, je crée chaque jour, tout m’inspire, mais dans la pause que je m’impose à chaque année, je me donne l’espace physique et surtout mental pour explorer et jouer. J’ai compris avec les années que ce jeu, ce plaisir enfantin de découvrir les matières et matériaux, les sujets et les humains est au cœur de ma pratique. Jouer m’apprend et s’apprend.

C’est donc dans cet état d’esprit que les idées viennent se planter dans mon esprit. Ces pauses me donnent la luxure du temps et de la simplicité et j’y trouve ce que je ne cherchais pas. C’est ironique mais je crois sincèrement que l’absence me remplit.