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2 mois en solitude : repenser le temps

Je quitte deux mois plutôt solitaires. 2 mois durant lesquels j’ai vécu au milieu d’une grande ile nommée Rhodos en Grèce. Ici, je me suis retrouvée seule, loin du petit village nommé Archipoli, au sommet de cette montagne, mes matinées, mes journées et mes soirées dans l’absence de bruits outre ce vent et ces oiseaux pour accompagner mes pensées. Le premier matin fut le plus difficile.

J’ai largement l’habitude de me retrouver dans un nouvel environnement, pour moi ouvrir une porte à deux reprises suffit pour me sentir à la maison, mais ce premier matin c’était différent. Après 2 ans en pandémie, dans une vie que je connais avec ces visages que j’appelle ma famille, ce fut déroutant de me déstabiliser.

 

Me retrouver seule, dépendante des gens que j’allais (ou pas) apprendre à connaitre pour me déplacer et même pour simplement converser me semblait soudainement beaucoup à digérer. La création m’a littéralement sauvée. Je n’avais pas le cœur à créer dès le premier jour, je me sentais quelque peu dépassée. Non pas par le moment en soi, par l’anticipation des prochains 60 jours. On ne se sent jamais dépassé par le moment je crois. C’est l’absence de réponse et de plan (ou la présence de trop de plan aussi) qui nous embrouille l’esprit. Dans ce cas, sans aucune réponse, sans aucune bouée, j’ai choisi de peindre. Je peins généralement quand je sais où je vais, quand j’ai le cœur léger. Cette fois, la création a été mon amie, mon support. Je ne saurai décrire comment cela m’a fait du bien. Je me suis centrée, j’ai compris pourquoi j’étais ici et comment ce séjour serait des plus bénéfiques.

 

Prendre le temps, mais vraiment le prendre, avoir si peu d’obligations que la tête peut réellement se laisser aller à valser entre les réflexions c’est ainsi que j’apprends et m’apprend. Un wifi intermittent, un soleil puissant, un éloignement physique et mental, tout était là pour ne pas échapper la réalité d’un présent.