Le doute est essentiel

Il serait vous mentir de dire que je sais toujours, avec conviction et certitude que tout fonctionnera. Autant dans mes expérimentations artistiques que dans mes objectifs de vie. Règle générale je suis positive, presque trop, je ne vois jamais le négatif et je fonce sans trop évaluer. En revanche, aujourd’hui je me suis levée avec ce sentiment de peur, comme si ma confiance naïve m’avait quitté. Je connais ce sentiment, c’est le doute. Je le vis mais le repousse et je continue à foncer. Il arrive parfois, quelques fois par année, que ce doute est trop présent, il me prend au ventre et me fait repenser à mes choix, les chemins empruntés et ceux rêvés. Je me demande si une vie « normale » avec une « vrai job » ne serait pas plus facile. Je remets tout en question, tous ces sacrifices depuis des années.

Ce doute fait mal, mais je le confronte, j’apprends à de me donner le droit d’être vulnérable et d’avoir peur. Ce doute, il est surtout sain. Parce qu’il me pousse à confirmer ce que j’ai choisi, ou ce qui m’a choisi, à confirmer que l’art n’est pas un plan A ou B mais bien le seul plan. Dans ces moments de doutes je suis en mesure de mieux faire une introspection et il émerge en moi une motivation intrinsèque puissante.

Ce doute est un moteur de maturité mais aussi de création. Je ne pourrais pas vivre avec lui au quotidien mais ses visites bi-annuelles me confirment que je suis exactement là où j’ai choisi défis après défis d’être et de continuer.